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Range-vélos sécurisé : l’usage du vélo progresse peu en 2024… un problème d’équipements ?

l’usage du vélo a-t-il progressé en 2024 ?

Comment l’usage du vélo a-t-il progressé en France ? Et pour quelles raisons ? Voilà deux questions que l’on se pose régulièrement. Et qui nous intéressent directement ! Pourquoi ? Parce que l’un des engagements de la Loi d’Orientation des Mobilités votée en 2019 consistait à équiper un maximum de lieux publics avec un range-vélos sécurisé. La raison, vous vous en doutez : si l’usager peut stocker sa bicyclette dans un espace sécurisé, il aura moins de freins à s’en servir.

Mais alors… A-t-on plus utilisé nos vélos en 2024 qu’en 2023 ? Selon le réseau Vélo & Marche, qui regroupe des collectivités engagées pour la promotion de la mobilité active, la réponse est… oui. Mais pas de beaucoup. En résumé, l’usage du vélo progresse, mais beaucoup moins que les années d’avant. Et recule dans certaines zones. Le manque de range-vélos sécurisés et d’abris vélos est-il en cause ? La météo ? On s’est penché sur la question !

L’usage du vélo a-t-il progressé sur les routes de France en 2024 ? Et comment contribue le range-vélos sécurisé ou la météo sur la pratique ?

Ce sont des chiffres que l’on aime bien étudier et sur lesquels on se penche régulièrement. Forcément, la pratique et l’usage du vélo en France, au quotidien, est un sujet qui fait parler parce qu’il touche, aujourd’hui, un point absolument essentiel de la vie professionnelle : la mobilité. Et qu’il impacte parfois positivement, parfois négativement certaines expériences de tous les jours… Des déplacements facilités, d’autres complexifiés à cause des travaux ou de déviations temporaires. Bref, la mobilité est un vaste sujet. Mais une chose est sûre : avec sa Loi d’Orientation des Mobilités, le gouvernement était, en 2019, décidé à promouvoir l’usage du deux roues un peu partout dans l’Hexagone que ce soit en aménageant des voies cyclables ou équipant chaque lieu public d’un range-vélo sécurisé.

Où en sommes-nous de ces beaux objectifs ?

+1% pour l’usage du vélo en France, en 2024 : l’idylle est-elle finie pour les deux-roues ?

Le réseau Vélo & Marche, qui est un réseau rassemblant des collectivités « engagées pour le vélo et la marche » et travaillant au développement de ces deux activités en faisant « entendre la voix des collectivités » sur le sujet, a rendu son étude annuelle concernant l’usage du vélo et portant sur l’année 2024.

Alors… A-t-on plus fait du vélo l’an passé que les années d’avant ? L’intense promotion de la mobilité active paie-t-elle ? L’installation d’abris vélos et de range-vélos sécurisés suffit-elle ?

des vélos électrique mis à disposition par la municipalité
Les municipalités travaillent, en 2025, leur offre de vélos à assistance électrique. Voilà un point qui peut évidemment inciter l’usager à s’orienter un peu plus vers la mobilité active : on peut supposer que la bicyclette pourra s’adresser à un plus grand nombre de personnes. Et que certains trajets dans certaines villes à fort relief (Lyon, par exemple) ou grande superficie (Toulouse) se feront plus facilement. Affaire à suivre !

Et bien, la réponse est… un petit oui. Petit. On aurait compté, a priori, 1% de passages de plus à vélos sur les compteurs en 2024 qu’en 2023. L’augmentation avait pourtant été de 5% entre 2023 et 2022 et de 10% entre 2022 et 2020, une hausse néanmoins biaisée par les longs mois de COVID.

On a moins utilisé son vélo dans les zones péri-urbaines : l’échec de l’intermodalité ?

Ce qui inquiète surtout le réseau Vélo & Marche, c’est la baisse de l’usage du vélo dans les zones péri-urbaines et rurales. En zone urbaine, l’usage de la bicyclette a augmenté de 1%. Mais elle a baissé de 3% en zone rurale et, surtout, de 3% en zone péri-urbaine, où les municipalités accélèrent pourtant le développement des infrastructures dédiées aux deux-roues. Rappelons d’ailleurs que les zones péri-urbaines sont parmi les premières concernées par la Loi d’Orientation des Mobilités : cette dernière mettait en avant la nécessité d’équiper les gares d’abris vélos sécurisés pour inciter l’usager à l’intermodalité. L’intermodalité, c’est ce mode de déplacement qui consiste à utiliser son vélo pour aller à la gare de sa commune, puis à prendre le train pour la métropole locale, avant d’utiliser les transports en commun pour atteindre sa destination finale.

En revanche, le réseau note que l’usage du vélo est resté stable durant le pire mois de l’année pour la mobilité active, le mois de décembre… Comme quoi, les courageux sont toujours là par tous les temps !

À Rouen et à Bordeaux, une grosse progression

Enfin, si l’on observe les progressions ville par ville, on constate évidemment de grandes disparités. Deux métropoles se distinguent : Rouen et Bordeaux, où l’usage du vélo aurait augmenté de 12%. À Bordeaux, on vient d’être sacré ville la plus embouteillée de l’Hexagone – on tient peut-être, dès lors, un début d’explication à cette hausse manifeste… Toulouse est bien placée également : +8% ; Saint-Nazaire et Montreuil, +5%… En revanche, dans le Grand Lyon, on se contente de 2% d’augmentation, à Strasbourg, ça ne bouge pas, à Montpellier, on perd 3%… Et à Charleville-Mézières, la pratique aurait chuté de 5%.

la météo a impacté l'usage du vélo en 2024
C’est indéniable : la météo a eu un impact sur l’usage du vélo en 2025. On peut, par exemple, imaginer que si l’utilisation de la bicyclette a tant chuté à Charleville-Mézières, c’est que la pluviométrie dans les Ardennes a été particulièrement défavorable. Dans l’ensemble, l’année n’a vraiment pas été bonne, ni sur le plan de l’ensoleillement, ni sur celui des précipitations, comme le confirme Météo France.

Les freins à une augmentation plus forte : le manque de range-vélos sécurisé… et la météo !

Quelles sont les raisons avancées pour cette hausse décevante de l’usage du vélo l’année dernière ? La météo est évoquée : il faut reconnaître que le temps n’a pas été favorable. Même si le réseau Vélo & Marche, dans son communiqué, insiste assez peu sur cette piste, Météo France affirmait encore début janvier que 2024 avait été l’une des années les plus pluvieuses depuis 1959 à l’échelle nationale avec 15% de pluie en plus par rapport à la moyenne habituelle. Mais aussi l’année la moins ensoleillée depuis 30 ans avec un déficit d’ensoleillement de 10% !

Les victimes de vols de vélos décident souvent d’arrêter le vélo

L’autre piste, ce sont évidemment les équipements. Sans range-vélos sécurisés, difficile d’inciter l’usager à prendre son vélo. Ce dernier doit pouvoir laisser sa bicyclette en toute sécurité là où il souhaite la retrouver ensuite pour pouvoir rentrer chez lui. Comme le révèle Actu.fr dans un article, un tiers des victimes de vol de vélos renoncerait à utiliser leur deux roues« Ça m’a dégouté. J’ai totalement changé mes habitudes, je ne circule plus à vélo », témoigne un ancien cycliste à Rennes. « J’utilise beaucoup plus les transports en commun. Les vols, ça arrive souvent, et au final ça représente un coût. » Une autre explique désormais aller à la gare « en voiture » : « Je me déplace beaucoup moins à vélo. »

le vol de vélos est un vrai fléau pour la pratique
1/3 des personnes qui subissent un vol de vélos décident d’abandonner ensuite la bicyclette. Même si cet abandon est temporaire, on peut supposer qu’il a un impact suffisamment durable pour toucher les chiffres de la pratique cyclable au quotidien. D’où l’importance des équipements : le range-vélos sécurisé, les abris vélos… Et pas seulement les simples supports en extérieur qui ne suffisent jamais.

Si on ne peut rien à la météo, le range-vélo sécurisé est un enjeu de taille

Range-vélos sécurisé + cadenas adapté + marquage du vélo : la sécurité est forcément un enjeu de taille, tout aussi important que les pistes cyclables ou que les solutions de financement pour les collectivités et les entreprises qui souhaitent promouvoir la mobilité active.

La conclusion du réseau Vélo & Marche face à ces chiffres décevants ? « La perte de dynamisme est manifeste et rend l’objectif de 12 % de part modale vélo en 2030 [annoncé par le gouvernement Borne] de moins en moins réaliste. »

Le range-vélos sécurisé, un investissement nécessaire

Les spécialistes le disent : le vol de vélo est un fléau pour la pratique. Un chiffre est souvent avancé : il se volerait 400 000 vélos chaque année dans l’Hexagone. Sauf que ce chiffre est issu d’une étude menée en 2003 alors que la pratique de la mobilité active était autrement plus basse, il faut bien l’avouer… Velhome, un acteur spécialiste du secteur a tenté d’affiner les chiffres et il évoque 580 000 vols de vélos par an. Mais ce chiffre serait encore sous-évalué ! À Paris, entre 2021 et 2022, les vols de vélos seraient passés de 13 000 à 16 465 selon la préfecture de police. Et encore, on ne parle que des vols signalés…

Collectivités et entreprises doivent être équipées d’abris vélos sécurisés

Autant dire que la sécurisation du vélo est un enjeu majeur pour la pratique au quotidien. Certes, la météo l’impacte – et on ne peut pas y faire grand-chose, à moins d’inciter l’usager à s’équiper convenablement et d’investir dans les entreprises qui développent des produits permettant d’affronter le mauvais temps sur son deux-roues sans en souffrir. Certes, les aménagements cyclables sont essentiels si l’on veut faciliter les déplacements pendulaires à deux-roues et permettre aux cyclistes de se sentir en sécurité. Mais cela ne suffira jamais si les lieux publics, les collectivités ou les entreprises ne sont pas équipées d’abris vélos ou de range-vélos sécurisés.

Combien de vélos volés chaque année ?
On peut aisément avancer le chiffre de 600 000 vélos volés chaque année… C’est énorme. Les bicyclettes doivent être garées dans un range-vélos sécurisés, avec un cadenas solide, difficile à briser, et si possible marquées. Avec l’expansion des vélos à assistance électrique, le budget du deux-roues explose et il va sans dire qu’on ne peut se permettre de se le faire voler.

Le marquage et le cadenas, en plus de l’abri fermé

Dans un article de France Bleu, Youssef, un cycliste de 54 ans, racontait déjà en 2018 : « À Tours, le vol de vélos est un sport national. Même si vous l’attachez correctement, il disparaît. Des fois, c’est en moins de dix minutes. Une fois, ils ont carrément scié l’arceau vert sur lequel j’avais attaché mon vélo. » Lui a investi dans un vélo pliable qu’il transporte partout avec lui, « comme un sac à main » ! Sinon, c’est un abri vélos fermé avec digicode qu’il lui faudrait, en plus d’un cadenas à la sécurité maximale et d’un marquage de la bicyclette.

Les initiatives : des abris vélos pour une école

Dernièrement, on vous en a parlé, c’est une collectivité qui a décidé d’installer deux range-vélos sécurisés près d’une école, référence ID4364 sur notre site. Un projet global dédié à la mobilité avec…

  • Deux abris vélos fermés, borgnes et sécurisés ;
  • Une aire de jeux pour les enfants ;
  • Un espace clos pour l’ensemble.

Ce qui fait la force de l’installation, c’est évidemment la vaste surface proposée à l’intérieur des range-vélos sécurisés, qui vont permettre d’abriter les deux-roues et les trottinettes d’un maximum d’élèves, voire de parents. L’environnement est sécurisé et bien visible, donc parfaitement rassurant.

range-vélos sécurisé dans une école
Référence ID4364. Deux abris vélos fermés qui se regardent, de part et d’autre de cette aire de jeux intelligemment aménagée. On offre la possibilité aux parents de laisser les vélos, draisiennes et trottinettes pour la journée d’école dans un espace sécurisé, tout en faisant la promotion de la mobilité active auprès des premiers prescripteurs potentiels… Les enfants !

Mais il y a, en plus, la création de cette aire de jeux très maligne qui incite les enfants à jouer. Le marquage au sol donne envie d’enfourcher vélos, draisiennes et trottinettes… De quoi inspirer ceux qui s’amusent au milieu et les inciter à venir avec leur propre deux-roues le lendemain !

C’est ce qu’on appelle de la promotion intelligente.

Les initiatives : un vaste abri vélos sécurisé dans une entreprise

Autre projet, autre abri vélos sécurisé… dans une entreprise cette fois ! Notre client a souhaité, ici, profiter d’une jauge maximale pour son range-vélos sécurisé, d’où sa volonté d’opter plutôt pour une charpente métallique, référence ID1010, plutôt qu’un abri vélo classique. La charpente métallique est un abri qui se personnalise : on peut lui ajouter des travées, modifier ses dimensions, la garnir de grillages… C’est un bon moyen de s’offrir un espace quasiment sur-mesure en évitant les problèmes que pose le sur-mesure : prix, délais… Avec 96 m² de surface, il est en mesure de proposer une jauge optimale pour ses salariés !

abri vélos sécurisé en entreprise
Référence ID1010. L’énorme potentiel de cette aire à vélos fermée et sécurisée au sein de cette entreprise. Ou comment transformer ce qui est, à l’origine, une charpente métallique simple pente en véritable abri vélos sécurisé. Une belle réalisation qui permet aux salariés de pratiquer la mobilité active au quotidien et d’éviter les problématiques de stationnement qu’impose la voiture.

Les initiatives : Alvéole Plus qui aide à financer des box en Bretagne

Mais, évidemment, les initiatives sont innombrables en France. La presse s’en fait d’ailleurs l’écho : dernièrement, c’est Le Télégramme qui racontait que la commune de Plouhinec, dans le Morbihan, avait décidé d’installer des box à vélos sécurisés. Six, pour être exact, près d’un arrêt de bus et d’une aire de covoiturage ! Ce qui a attiré notre attention, c’est que le financement de ce projet a notamment profité du dispositif Alvéole Plus, dont on vous a parlé plusieurs fois sur notre Blog. Alvéole Plus s’adresse aux collectivités, aux associations et aux bailleurs sociaux, notamment, et permet de financer certains projets de range-vélos sécurisés. À Plouhinec, la dispositif aurait subventionné l’abri vélos à hauteur de 40% !

Un bon moyen d’accélérer la promotion de la bicyclette !

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