
Attention, avec le printemps, on se prend à faire le tour du jardin, à creuser la terre, à préparer ses plantations… Mais il faut être vigilant. Car il existe des plantes qui sont illégales. Interdites. Et qu’il faut arracher si vous les trouvez chez vous. Des plantes que vous n’avez évidemment pas le droit de planter même si, oui, elles sont aussi belles que décoratives. Pourquoi ? Voici les 3 raisons qui font de vous un hors la loi du jardinage si vous n’en tenez pas compte…
Au jardin, il y a des règles à respecter… Et des plantes que vous n’avez pas le droit de planter si vous voulez rester dans la légalité. Voici les 3 raisons !
Elles sont invasives, tueuses, destructrices et peuvent causer des soucis de santé… Certaines plantes qu’on apprécie pourtant au quotidien ne doivent pas être plantées dans le jardin. Il arrive même que certains de client nous contactent au sujet de leur abri de jardin détérioré par ces plantes qu’il vaut mieux éviter. D’autant plus qu’elles sont illégales.
Or, si vous avez dans votre jardin une plante interdite, vous risquez… 150 000€ d’amende et jusqu’à trois ans de prison. Aïe. Même si l’on suppose qu’il y a toujours un contexte dont la justice tient compte, avouez que vous n’avez pas envie de prendre de risques pour les jolies herbes de la pampa que vous comptiez planter chez vous. Ou pour du mimosa bleuâtre ! Les herbes de la pampa sont, en effet, considérées comme des plantes invasives. Tout comme la Renouée du Japon ou les Faux-Arum.
Voici pourquoi !
1/ Ce sont des plantes invasives qui vont tuer votre jardin à petit feu : biodiversité en danger !
Et oui, si certaines de ces plantes sont interdites par l’Union Européenne et divers arrêtés nationaux, c’est qu’elles sont réellement considérées comme invasives. Les plantes invasives sont des espèces exotiques qui ne se sont pas introduites naturellement dans votre jardin… En bref : elles n’ont pas grand-chose à y faire. Originaires d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique, elles vampirisent leur écosystème, prévenant la survie de toutes les autres espèces. Pis, ce faisant, sans concurrence, elles prolifèrent d’autant plus vite en un cercle vicieux difficilement maîtrisable.
Sous le mimosa bleuâtre… rien ne pousse !
C’est le problème que pose le mimosa bleuâtre, originaire d’Australie, dont les racines évoquent celles des bambous : elles sont traçantes. Elles s’étendent sous les ramures du mimosa sur plus d’une dizaine de mètres et appauvrissent le sol. Rien ne pousse : elles pompent l’eau. Cette espèce constitue d’ailleurs un danger pour les canalisations… Attention à vos regards ou à votre piscine si vous avez un tel mimosa dans le jardin !
2/ Elles sont allergènes, comme les herbes de la pampa ou l’ambroisie : interdiction !
Autre souci, et pas des moindre : les allergies. Certaines plantes sont particulièrement allergènes et c’est la raison pour laquelle elles sont interdites. L’herbe de la pampa qui pousse en bouquets hauts et que l’on reconnaît facilement à ses jolis plumeaux est ainsi bannie des jardins depuis 2023. « Avec sa floraison décalée et sa pollinisation à l’automne, elle élargit la période d’allergies pour les personnes sensibles aux graminées », explique Annabelle Thierry, qui travaille au conservatoire des espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine. « On a donc un deuxième pic d’allergies dans l’année. »

L’herbe de la pampa, un charme… ravageur pour votre jardin
Pis, c’est une cumularde… Car elle se développe aussi très rapidement, mettant en danger, comme le mimosa bleuâtre, la survie des autres espèces qui l’environnent. Et, pour couronner le tout, elle est également un repère prisé d’insectes qui causent des ravages dans les cultures de maïs. Autant vous dire que, si vous les trouvez jolies… Vous les coupez, vous les laquez et vous les conservez plutôt dans un vase décoratif !
3/ Ces plantes interdites peuvent détruire des points d’eau
Jussie, Crassule de Helms… Elles sont interdites à cause de leur impact sur les points d’eau. En effet, la jussie modifie les caractéristiques de l’eau : le taux d’oxygène, le pH… Ce qui bouleverse profondément, vous vous en doutez, tout l’écosystème. Elle augmente même le risque d’inondations… Quant à la Crassule de Helms, elle étouffe le plan d’eau et empêche la photosynthèse. Comme elle produit elle-même de la matière organique, elle finit par vampiriser le bassin qu’elle a colonisé.
Plus rien n’y survit, bien entendu : ni la flore… ni la faune qui a besoin de cette flore !
Vous avez une plante interdite : que faut-il faire ?
La liste des plantes interdites en France est disponible sur Legifrance. Mais tenez-vous au courant : elle est faite pour être mise à jour. Comme expliqué plus haut, la pampa est interdite depuis 2023, mais le Faux Arum l’est depuis 2018.
En Suisse, on a interdit le laurier-cerise… Alors, à qui le tour ? Au bambou ?
Quelles seront les prochaines ? Toutes les espèces traçantes sont forcément dans le viseur. D’autant que certaines, comme les bambous par exemple, ont des rhizomes tellement puissants qu’ils sont capables de percer la dalle béton de certains abris de jardin. Quand les plantes sont en mesure de mettre la pérennité des bâtiments en cause… c’est un problème !
En Suisse, ce sont les buddleias et les… lauriers-cerises qui subissent une interdiction surprise. On ne s’y attend pas forcément et, pourtant, le laurier-cerise est déjà considéré comme une espèce envahissante.

Quelques conseils pour débarrasser votre jardin de la plante interdite
Concrètement, si vous êtes confronté à une plante invasive, il va vous falloir l’arracher. C’est une question de légalité. Comment ? Avec beaucoup de courage ! Car toutes ces plantes ont en commun… une grande résistance. Et une capacité à se reproduire très rapidement. Cela implique aussi de changer la terre dans laquelle elles auraient pu pousser car des racines peuvent rester.
Voici un petit modus operandi :
- Couper les plantes.
- Remonter les rhizomes et les racines si elles sont traçantes.
- Creuser la terre à la minipelle pour évacuer la zone vérolée.
- Remplacer la terre vérolée par de la terre saine.
- Évacuer les plantes et la terre à la déchèterie.
Est-ce que vous risquez vraiment 150 000€ d’amende et 3 ans de prison si vous avez cette plante interdite ?
Concrètement, si vous ne faites rien, vous risquez effectivement trois ans de prison et 150 000€ d’amende. Néanmoins, il faut être réaliste : les moyens de vérification ne sont pas nombreux. Sauf pour l’herbe de la pampa qui se repère de loin… Si vous les laissez sans y toucher, vous ne serez pas forcément attaqué (mais vous risquez d’être embêté pour votre jardin !).. En revanche, ne l’introduisez pas, vous risqueriez vraiment gros. Pensez également que l’administration utilise de plus en plus les vues satellites et l’Intelligence Artificielle pour analyser et repérer les situations problématiques.
Et, si vous souhaitez vous faire aider, vous avez la possibilité de faire appel à l’ANSES ou aux collectivités territoriales : votre commune, votre département…