
A-t-on réellement besoin d’entretenir son carport ou son abri de jardin en bois autoclave ? La question est légitime. Si on achète un abri en bois DÉJÀ traité, ce n’est pas pour avoir à se coltiner un traitement régulier contre les insectes et les champignons… Alors, si vous optez pour un abri voiture ou une cabane de jardin en bois autoclave, est-ce que vous aurez vraiment la paix et pourrez laisser de côté les question d’entretien ?
âž¡ C’est la question du jour. On va prendre le temps d’y répondre, de vous apporter quelques éléments d’explication… Et de vous donner des conseils pour optimiser votre temps et la durée de vie de votre abri de jardin ou de votre carport. Car ce sont souvent les carports qui sont en bois autoclave. Et les cabanons de rangement qui peuvent également l’être, même s’ils sont plus généralement en bois Douglas ou en bois thermotraité (bois THT).
C’est parti !
Devez-vous entretenir le bois autoclave de votre carport ou de votre abri de jardin ? Et, si oui… comment ?
Souvent, lorsqu’on choisit un carport ou un abri de jardin en bois autoclave, tout du moins en bois déjà traité, c’est… pour avoir la paix. Nos clients nous le disent bien : ils veulent un abri traité pour éviter : 1/ d’avoir à traiter en profondeur leur abri avant de le monter ; 2/ d’avoir, ensuite, à s’en préoccuper et à l’entretenir dans le temps. Mais est-ce vraiment le cas avec le bois autoclave ? Doit-on entretenir un abri jardin ou un carport en bois autoclave ou peut-on définitivement s’en passer ?
Oui, le bois autoclave de votre carport s’entretient régulièrement : pourquoi ?
La réponse est… malheureusement : OUI, le bois autoclave s’entretient tout de même.
Le traitement du bois autoclave, c’est quoi ?
Et voici la raison. La protection par autoclave est une protection de fond. Le principe est simple. Le bois de votre abri est débité et usiné. Il est ensuite placé dans de grosses cuves ou tubes sous vide, qui vont permettre, dans un premier temps, d’extraire toute l’eau du bois. Le bois est ainsi séché. Puis, dans un deuxième temps, on injecte dans la cuve la solution protectrice, le produit insecticide et fongicide qui vise à protéger le bois et on met l’autoclave sous pression, ce qui va accélérer la pénétration en profondeur du produit dans le bois.

L’aubier du pin, l’essence préconisé pour un bon autoclave
Pour le traitement par autoclave, le pin est l’essence préconisé. Celui-ci doit contenir une majeure partie d’aubier, et non de duramen (le duramen est la partie centrale du tronc, le bois de cÅ“ur, le plus dur, quand l’aubier en est la partie extérieure). Pourquoi ? Parce qu’il doit être tendre et pouvoir se gorger du produit de préservation.
Quelle classe d’emploi pour votre carport autoclave ?
À l’issue du traitement par autoclave, les pièces de votre carport ou de votre abri de jardin pourront avoir une légère teinte verte. Elles seront normalement capables de supporter une exposition extérieure aux intempéries, même si, sur ce point, ce sont les classes d’emploi du bois qui vous renseigneront. Ces classes, de 1 à 5, déterminent le degré de résistance du bois face à l’humidité. Et, ce faisant, son utilisation possible, d’un usage intérieur à un usage extérieur avec contact au sol et exposition prolongé à l’humidité.
Dès lors, un carport en bois autoclave aura effectivement reçu un traitement de fond contre l’humidité, contre l’apparition de moisissures et de champignons et contre les insectes qui se nourrissent du bois.
Le problème qui se pose : le bois est traité en profondeur, mais pas en surface
Le problème, car il y en a un… Avec le temps, c’est la partie superficielle du bois qui va être agressée. La pluie, la neige, le soleil. Mais aussi la pollution, le pollen, les insectes… Autant d’agressions extérieures qui vont abîmer le bois de votre carport. Avec deux conséquences :
- Le bois autoclave va progressivement griser, ce qui n’est qu’une conséquence esthétique.
- L’exposition répétée de sa surface à l’humidité va le faire vriller et causer l’apparition de gerces et de fentes.

Matériau vivant, il se contracte et se dilate
Votre bois autoclave n’est pas mort. La protection dont il dispose n’est pas filmogène, elle ne le recouvre pas, c’est un traitement en profondeur. Le bois va absorber l’humidité. Puis sécher et se contracter. Et ainsi de suite. Autant de mouvements naturels, tout à fait habituels pour un matériau vivant que vous avez le choix ou d’accepter… ou qu’il va vous falloir combattre en entretenant votre carport ou votre abri.
Car il va sans dire qu’un abri garni de fentes, avec des vis qui se desserrent dans tous les sens, dont les planches vrillent complètement… risque, malgré sa protection autoclave de fond, de voir sa durabilité mise à mal.
Comment entretenir votre carport ou votre abri de jardin en bois autoclave ?
Mais alors, parlons peu, parlons bien : que devez-vous faire si vous souhaitez entretenir correctement votre carport ou votre abri de jardin autoclave ?
Soyez rassuré : pas grand-chose. Ou, plutôt, concrètement, trois.
- Une révision de la visserie.
- Le rebouchage des premières fentes qui apparaissent.
- Et l’application d’une lasure ou d’un saturateur.
1/ Révisez la visserie de votre carport bois autoclave
Première étape, valable quelle que soit l’abri de jardin, quel que soit le carport. Tous les ans, on conseille de faire le tour de l’abri et de réviser sa visserie. Le desserrage spontané d’une vis ou d’un boulon est inévitable dans le temps. Il est dû à un triple phénomène.
- Le tassement,
- Le fluage,
- Et la relaxation.
Le desserrage spontané de la visserie est inévitable, notamment à cause des contractions et dilatations du bois
Sans rentrer dans les détails techniques de chacun, comprenez, par exemple, que si un toit supporte une charge lourde, la pression exercée sur la visserie amènera naturellement cette dernière à se desserrer légèrement progressivement. Des vibrations peuvent également provoquer le même phénomène, tout comme des variations dynamiques entre les surfaces, que l’on peut imaginer lorsque le vent souffle. Voire les variations de pressions atmosphériques ou celles du bois qui se contracte et se dilate !
Pas de visseuse, le tournevis, la clé six pans et la clé à molette font l’affaire !
Bref, annuellement, faites le tour de votre carport avec votre clé six pans et votre clé à molettes et donnez un coup pour que votre structure soit correctement fixée. Et que votre visserie tienne parfaitement le coup. Attention, évitez la visseuse pour ne pas exercer de tension superflue sur le bois : la main suffit largement. Si vous ne pouvez pas visser plus, c’est que ça ne sert à rien d’aller plus loin !

2/ Rebouchez les gerces et les fentes qui apparaissent
Prenez les devants : si des gerces et des fentes commencent à apparaître, commencez à les reboucher. C’est un peu moins grave pour un carport que pour un abri de jardin en bois autoclave. En effet, la structure du carport repose sur des poteaux épais et des pannes solidement fixées. Le risque de vrille et d’écart est réduit. En revanche, pour un abri de jardin, même conçu en madriers, il est courant de voir les panneaux de la porte se tordre avec le temps et de grosses fentes apparaître dans les parois… Surtout lorsqu’il n’est pas entretenu correctement !
Bref, prenez de la pâte à bois, du mastic et rebouchez ces trous à leurs débuts. L’objectif est simple : éviter de créer des anfractuosités dans lesquelles l’eau pourrait s’infiltrer, s’accumuler…
En anticipant, on s’épargne des problèmes ultérieurs !
3/ Appliquez votre traitement : votre lasure tous les 5 ans ou votre saturateur tous les 2 ou 3 ans sur votre bois autoclave
Enfin, dernière étape, la plus critique, celle que vous vouliez vous éviter : le traitement. Et oui, malheureusement, on ne peut pas s’en passer, même si le bois a déjà été traité autoclave. Comme expliqué plus haut, sa protection est efficace, mais elle est en profondeur et elle ne le préserve pas des agressions de surfaces qui vont modifier son aspect et sa structure.
Lasure translucide pour une protection filmogène…
Heureusement, ce traitement, en l’occurrence, n’est pas forcément très compliqué. Déjà , si vous partez sur une lasure translucide de type Bondex, un exemple, vous pouvez agir après avoir monté votre abri ou votre carport. L’objectif sera de préserver la teinte d’origine de l’abri. Et de lui offrir cette fameuse protection filmogène qui lui évitera de s’imprégner de l’humidité de surface.
L’avantage : sa durée de vie est assez élevée, d’autant qu’un carport n’est pas forcément très exposé aux intempéries. La charpente ne l’est pas – elle est placée sous la couverture. Seuls les poteaux le sont. Un abri de jardin l’est un peu plus. Il faudra adapter la fréquence de traitement, mais vous pourrez partir sur cinq ans environ.
L’inconvénient : on recommande de poncer entre les traitements.

… ou saturateur pour imprégner les fibres du bois ?
Si vous optez pour le saturateur, c’est un choix intéressant. En revanche, vous devrez attendre un peu avant d’agir, deux ans environ, le bois devant tout de même dégorger un peu du produit de protection de l’autoclave. Un saturateur n’est pas un produit filmogène : mais il sature les fibres du bois, ce qui les empêche de s’imprégner de l’humidité. Le résultat doit, à terme, être le même que celui de la lasure.
L’avantage : pas besoin de poncer avec un saturateur !
L’inconvénient : il faut passer des couches plus régulièrement, tous les deux ou trois ans. Si vous avez un carport, ce n’est pas une grosse gêne. Pour un abri de jardin, c’est un peu plus pénible !