Vous connaissez le refrain… Chaque année, c’est une ritournelle dont on se passerait bien. Mais dont il faut que l’on vous parle, évidemment, car elle impacte forcément vos différents projets. De quoi parle-t-on ? La taxe d’aménagement, bien sûr. La taxe abri de jardin.
Et la façon dont elle est réévaluée en fin d’année, en vue de l’année suivante ! Non, ne vous attendez pas à un miracle pour 2025 : car vous paierez effectivement une taxe abri de jardin un peu plus élevée l’an prochain.
Mais pas tant que ça ! On va vous expliquer pourquoi, mais les indicateurs semblent montrer que la hausse devrait être très limitée alors qu’elle a parfois été très, très élevée certaines années.
Une hausse, oui, mais limitée : en 2025 : la taxe abri de jardin devrait très peu augmenter !
Entre 2022 et 2023, la taxe abri de jardin avait bondi de 8%. Entre 2023 et 2024, elle n’avait augmenté « que » de 3,4%. Et en 2025 ? La hausse devrait, cette fois-ci, être encore plus faible que l’an passé. Ouf ! Car il faut bien l’avouer : cette taxe d’aménagement que bien des usagers trouvent un peu injustes ne fait qu’augmenter depuis son instauration en 2012.
En 2025, la valeur forfaitaire de la taxe abri de jardin va augmenter d’1,75%
Qu’entend-on par augmenter ? En réalité, c’est sa valeur forfaitaire qui augmente. La taxe d’aménagement se calcule en tenant compte :
- De la surface de plancher de votre abri de jardin ou de votre chalet.
- D’un taux communal, entre 1 et 5%, et d’un taux départemental, entre 1 et 2,5%, qui s’appliquent tout deux, ainsi que d’un taux régional pour l’Ile-de-France.
- Et d’une valeur forfaitaire que l’on applique à l’ensemble.
En 2024, cette valeur forfaitaire était de 914€ pour la province et 1036€ pour l’Ile-de-France.
L’Indice du Coût de la Construction a bondi début 2024… avant de chuter au troisième trimestre
Mais cette valeur forfaitaire est définie en se basant sur l’Indice du Coût de la Construction au troisième trimestre de l’année courante, qui est une donnée publiée trimestriellement au Journal Officiel et communiquée notamment par l’INSEE. Or, même si rien n’est encore certain puisqu’il faudra attendre la parution au Journal Officiel en fin d’année pour connaître le nouveau montant de cette valeur forfaitaire, si l’on se penche sur l’ICC que communique l’INSEE, on constate…
- qu’il était de 2106 au troisième trimestre 2023 ;
- et qu’il est de 2143 au troisième trimestre 2024 (il a bondi à 2227 au premier trimestre 2024, mais a chuté depuis) ;
- ce qui permet de supposer une hausse d’1,75% seulement de la valeur forfaitaire de la taxe d’aménagement.
En 2025, la valeur forfaitaire de la taxe d’aménagement serait de 930€ pour la province et 1054€ pour l’Ile-de-France
1,75% d’augmentation pour la taxe abri de jardin, cela signifierait que cette valeur forfaitaire passerait de :
- 914€ à 930€ en 2025 pour la province ;
- 1036€ à 1054€ en 2025 pour l’Ile-de-France.
Un abri de jardin de 7 m² à Saint-Maurice-de-Beynost, dans l’Ain, coûtera 8€ de taxe en plus en 2025 par rapport à 2024
Concrètement, cela signifie que, si vous achetez un abri de jardin de 7 m² de surface de plancher dans une commune de province, à Saint-Maurice-de-Beynost, dans l’Ain, où le taux communal est de 5% (le maximum) et le taux départemental est de 2,5% (le maximum), vous aurez à payer :
- 7 x 930 x 5%
+ - 7 x 930 x 2,5%
= - 488€
Au lieu de 480€ avec la valeur forfaitaire de cette année.
Vous allez nous dire, c’est toujours 488€ de trop ! Certes. Malheureusement, c’est un impôt auquel on peut difficilement couper, d’autant que l’administration a décidé de renforcer les contrôles grâce à l’Intelligence Artificielle, notamment sur les piscines, les vérandas et les abris de jardin.
La taxe abri de jardin, un impôt qui dépend beaucoup des localités
Fort heureusement, c’est…
- Un impôt que vous ne payez qu’une fois sur votre construction. Si votre taxe d’aménagement est supérieure à 1500€, vous allez même la payer en deux fois. Mais, dès lors que vous l’aurez réglée, l’administration vous laissera tranquille.
- Un impôt dont le montant dépend des taux pratiqués. Dans l’exemple ci-dessus, les taux sont maximaux, pratiqués par une commune d’une grosse agglomération (Lyon). Certaines communes ont une fiscalité avantageuse avec des taux de 1 ou 2%. Il arrive même qu’elles fassent l’impasse sur la part communale… Bref, vous n’aurez pas forcément à payer votre taxe plein pot.
- Une taxe qui ne s’applique qu’aux abris de jardin de plus de 5 m², fermés et de plus d’1,8 m de hauteur sous plafond. Ainsi qu’aux piscines et aux places de stationnement créées, selon un forfait global plutôt que selon la surface de plancher.
Vous nous avez compris ? C’est évidemment le meilleur moyen d’éviter la taxe d’aménagement. Lisez la suite avec 3 idées qui vous permettront de ne pas avoir à en passer par la case taxe abri de jardin !
3 idées pour s’éviter la taxe d’aménagement en 2025…
Et oui, il existe des moyens légaux pour éviter la taxe d’aménagement. Nulle triche ici, il s’agit simplement d’envisager vos projets d’aménagements différemment. Et c’est bien normal : lorsque vous budgétez votre abri de jardin, vous devez inclure cette taxe. Si elle vous met dans le rouge, vous êtes contraint de voir les choses sous un autre angle.
En voici trois, d’angles nouveaux !
1/ Choisir un abri de moins de 5 m² : l’évidence !
On l’a évoqué tant de fois sur ce Blog… Oui, c’est un argument en faveur des petits abris de jardin : en-dessous de 5 m² de surface de plancher, vous n’avez pas de taxe d’aménagement à payer. Dès lors, il n’y a plus à hésiter… Si vous cherchiez un cabanon de rangement d’environ 6 m², peut-être 7 m², mais que la taxe abri de jardin vous embête, sacrifiez sans hésitez 1 ou 2 m². Vous les rattraperez avec des rangements extérieurs. Ce serait bête de se retrouver à avoir à en passer par une déclaration préalable de travaux + une taxe à payer pour un petit mètre carré qui ne fera certainement pas tant de différence que ça au quotidien…
Évidemment, si vous cherchez place et volume de stockage, des modèles de 8, 9 ou 10 m², là… c’est peut-être la solution suivante qu’il vous faut !
2/ Choisir plusieurs cabanons de 5 m²
Un abri ne suffit pas ? Prenez-en plusieurs. Attention, tout de même. Ne jouez pas non plus avec l’administration : si vous êtes en tort, si vous vous mettez à la faute, elle saura vous le faire savoir et réclamer son dû. Néanmoins, rien ne vous empêche d’installer, sur votre terrain, plusieurs petits abris de jardin. Et même des rangements extérieurs, si vous le souhaitez – certains coffres multifonctions font bien 2 m² au sol, proposant jusqu’à 1500 L de stockage. Les conditions à respecter :
- Évitez de les installer côte-à-côte, comme s’ils ne faisaient qu’un. En cas de contrôle, vous aurez du mal à le justifier, surtout si vous les avez achetés en même temps.
- Ne dépassez pas le COS (Coefficient d’Occupation des Sols) préconisé par votre commune.
- Respectez votre PLU, cela va sans dire.
3/ Opter pour des espaces ouverts : un cabanon abrite, même lorsqu’il n’est pas clos
Ça se tente ! On l’a dit, la taxe s’applique aux constructions de plus de 5 m² de surface de plancher, 1,8 m de hauteur sous plafond et fermées. Si vous choisissez un abri d’1,7 m de hauteur sous plafond, logiquement, vous devriez en être exonéré (mais est-ce vraiment pratique ?). De la même manière, si vous optez pour un abri ouvert, la taxe ne devrait pas s’appliquer. C’est la raison pour laquelle les pergolas, par exemple, ne sont pas taxables. En revanche, les carports et abris voiture, eux, le sont en tant que places de stationnement.
Bref, un abri bien ouvert sur son pignon avant devrait vous permettre d’éviter les soucis !