Comment calculer le R thermique de votre chalet de jardin isolé, de votre garage isolé ou de votre abri de jardin isolé ? C’est une question que vous vous êtes peut-être posée au moment de mettre les mains dans le cambouis… et de vous attaquer à l’isolation de votre dépendance. Car, si isoler un chalet de jardin ou un garage n’est pas forcément la tâche la plus complexe qui soit, encore faut-il savoir quoi faire, quoi poser et comment l’installer.
Pour les conseils techniques, on vous a déjà proposé différents tutos : comment isoler un garage en bois, par exemple ? comment parfaire l’isolation d’un abri de jardin en madriers ? et, même, comment améliorer autant que possible celle d’un cabanon métallique ? Mais cela ne répond pas à la question initiale : le R thermique et ce qu’il implique quant à l’isolant et à l’épaisseur de ce dernier que vous allez choisir.
Alors, voici un petit coup de main dans vos recherches !
Comment réussir à calculer le R thermique de votre chalet de jardin isolé pour déterminer l’isolant et l’épaisseur nécessaire ?
Isoler un chalet de jardin, un garage ou un abri est parfois nécessaire. Les raisons peuvent être diverses :
- Vous comptez faire de votre dépendance de jardin une pièce à vivre en toute saison, ce qui est clairement le rôle d’un chalet : un salon d’hiver ou d’été, une chambre à coucher supplémentaire, un petit studio à louer ou à prêter…
- Votre garage joue le rôle d’entrepôt de stockage et vous y rangez du matériel qui craint le froid ou la chaleur – les variations de température, en somme.
- Vous souhaitez amender le confort de stockage de votre abri de jardin pour optimiser son usage au quotidien.
- Et vous avez en tête de créer un atelier de bricolage à l’intérieur de cet espace de rangement, ce qui implique de vous y sentir à l’aise malgré de hautes ou de basses températures.
Autant d’usages qui réclament évidemment une isolation complémentaire. À moins d’habiter dans des régions tropicales, il faut compléter. Mais ajouter quel isolant ? Quelle épaisseur ? Pour atteindre quel R thermique ? On vous explique le calcul.
Le R thermique : à la base du calcul pour bien isoler votre chalet de jardin
Cette fameuse lettre R dont on parle quand on évoque le R thermique de votre future isolation, c’est la résistance thermique. Cette résistance thermique, c’est celle que va opposer votre paroi ou votre toiture de chalet de jardin, de garage ou d’abri non seulement au froid, mais aussi au chaud. Plus sa valeur est élevée, plus le froid et le chaud auront du mal à traverser votre toit et vos murs.
Qu’est-ce qui influe sur la résistance thermique des matériaux ?
- L’épaisseur des parois cumulées, bien sûr.
- La conductivité thermique des matériaux, que l’on exprime en lambda, λ.
- Mais aussi l’humidité, ainsi que la pression atmosphérique.
Comment l’épaisseur des parois influe-t-elle sur le plan thermique ?
Concrètement, cela signifie que plus une paroi ou une toiture est épaisse, plus elle a de chance d’être résistante sur le plan thermique. On le répète souvent pour les chalets de jardin, les garages ou les abris en bois : lorsqu’ils sont conçus en madriers, l’épaisseur de ces derniers influe énormément sur le comportement thermique de la construction.
Qu’est-ce que la conductivité thermique ?
Quant à la conductivité thermique, elle est absolument fondamentale. Exprimée en W/(m.K), elle quantifie la chaleur transmise par conduction à travers une surface d’un mètre carré et d’un mètre d’épaisseur, lorsque la différence de température entre ses deux faces est d’un degré sur une période donnée. Certains matériaux comme l’acier ont une conductivité très élevée et, donc, aucun pouvoir isolant. Plus la valeur exprimée en λ est petite, plus le matériau a un pouvoir isolant élevé.
Quel R thermique pour du neuf, dans un chalet de jardin par exemple ?
Concrètement, pour une construction neuve, si l’on se base sur les exigences de la RT 2012 Bâtiment Basse Consommation, les R thermiques qu’il vous faudrait viser pour faire de vos dépendances de véritables pièces à vivre seraient au minimum de :
- R = 4 m²K/W pour vos parois, murs en façade et planchers.
- R = 8 m²K/W pour votre toiture.
Dans ces valeurs minimales, rappelons-le, exprimées en m²K/W, le K est relatif au Kelvin, l’unité de température absolue, et le W est, bien entendu, le symbole du Watt.
Pour calculer votre R thermique…
Dès lors, pour calculer le R thermique de votre chalet de jardin, de votre garage ou de votre abri, voici la formule à appliquer :
R = épaisseur de l’isolant / λ
Exemple. Pour 16 cm de laine de verre, dont le λ est de 0,035, on aura : R = 0,16 / 0,035. Soit un R thermique de 4,57 m²K/W, adapté pour des parois intérieures.
Pour l’isolation de votre chalet, garage ou abri, quels matériaux envisager… pour quelle résistance thermique ?
C’est à vous de jouer ! Vous avez un chalet de jardin dans lequel vous envisagez d’aménager une pièce à vivre ? Vous souhaitez isoler votre garage pour optimiser votre stockage ? Votre abri de jardin réclame un peu d’isolation ? C’est le moment de faire vos petits calculs. En tenant compte :
- D’abord, des matériaux de vos parois existantes.
- Ensuite, de leur épaisseur.
- Enfin, de l’isolant que vous envisagez.
Une opération à répéter pour la toiture, bien entendu.
L’exemple d’un chalet en madriers 56 mm à isoler
Si vous avez la chance d’avoir un beau chalet de jardin, une maison de jardin, même, conçu en madriers 56 mm, vous devrez déjà tenir compte du R thermique de base de votre structure. Pourquoi ? Parce que le bois, s’il n’est pas un isolant au sens strict – on considère comme isolants les matériaux qui présentent un lambda inférieur à 0,060 W/(m.K) -, présente tout de même un comportement thermique plus de six fois meilleur que celui de la brique pleine. Et plus de neuf fois meilleur que celui du béton armé !
Le λ du bois étant de 0,18, il s’agit d’appliquer la formule suivante :
0,056 / 0,18 = 0,31 m²K/W
Pour son isolation ? Des plaques de polyuréthane !
Pour notre chalet, si l’on doit en isoler les parois, il faudra donc aller chercher 3,7 m²K/W supplémentaires environ (4-0,31). Choisissons le meilleur isolant possible : des plaques de polyuréthane. Pourquoi ? Parce que, l’isolant étant performant, on pourra peut-être se contenter d’une épaisseur plus fine, ce qui nous permettra de préserver la place à l’intérieur du chalet. Le lambda du polyuréthane en plaques, tel qu’on peut le trouver dans un grande surface spécialisée, est de 0,022. Si l’on multiplie ce λ par le R thermique qu’il nous manque :
0,022 x 3,7 = 0,081
On obtient donc 8,1 cm d’épaisseur. Cela tombe bien, ces plaques se vendent justement dans des formats de 30, 40, 50, 66, 100 mm… mais aussi 82 mm d’épaisseur. Exactement ce qu’il nous faut ! Ajoutez le BA13 qui l’accompagne et vous avez une bonne idée de la place que vous perdrez à l’intérieur de votre chalet pour l’isoler correctement.
Matériaux et R thermique : découvrez leur lambda
Bien entendu, ce R thermique de 4 m²K/W est le service minimal recommandé pour les parois. Votre chalet est suffisamment spacieux et vous comptez vraiment y vivre ? Y dormir ? Tout au long de l’année ? Ne lésinez pas sur l’isolation. Si vous atteignez 4,8 m²K/W car vous optez pour un isolant de 4,5 m²K/W en plus de vos madriers bois 56 mm… tant mieux. Et si votre chalet est fait de madriers 80 mm, voire plus, c’est encore mieux.
La question de la toiture de votre garage ou de votre abri : une double isolation est attendue
Et pour la toiture ? On vous le rappelle, c’est 8 m²K/W qu’il va falloir atteindre. Clairement, cela va impliquer d’isoler doublement. Par l’intérieur d’une part ; par l’extérieur d’autre part. Et, ce faisant, de tenir compte d’un autre paramètre : le point de rosée. Ce point de rosée, c’est la température qui voit passer l’humidité contenue dans l’air de l’état gazeux à l’état liquide : la vapeur d’eau devient alors condensation. Pourquoi est-ce un problème lorsqu’on parle d’isolation ?
Tout simplement parce que, si de la condensation apparaît à l’intérieur de vos parois, entre vos couches d’isolant, celles-ci risquent de pourrir et de perdre leur pouvoir isolant.
Respectez la règle du 1/3 – 2/3 pour votre double isolation
Pour éviter le point de rosée lorsque vous attaquerez votre isolation de toiture, voici deux conseils à appliquer :
- Votre isolant extérieur, sous la couverture, devra être protégé par un pare-vapeur. Ce pare-vapeur sera toujours placé du côté du « chaud » des matériaux isolants.
- Respectez la règle des 1/3 – 2/3. Sur la résistance thermique totale de votre toiture (intérieure + extérieure), 1/3 du R doit être placé du côté du chaud, donc à l’intérieur de votre chalet de jardin ou de votre garage. Et 2/3 doivent être placés du côté du froid, à l’extérieur, sur la toiture de votre bâtiment.
Cela signifie que vous aurez à placer 2,66 m²K/W de R thermique dans votre chalet ou votre garage, sous un faux plafond, par exemple. Et 5,33 m²K/W de R thermique à l’extérieur, sous la couverture.
Si vous isolez par l’intérieur ET par l’extérieur les murs de votre garage ou de votre chalet, respectez la règle du 1/3 – 2/3
Attention ! Si vous envisagez d’isoler les murs de votre chalet par l’extérieur également, en plus de l’intérieur, vous devrez aussi respecter cette règle du 1/3 – 2/3. Elle permet d’éviter le déplacement du point de rosée. Et, ce faisant, l’apparition de la condensation dans votre isolation ! Ce qui vaut pour le toit, vaut aussi pour les murs.
Voilà, gageons que vous en savez désormais beaucoup plus sur l’isolation de votre chalet de jardin, de votre garage ou de votre abri !
